C’est l’histoire d’un fils. Car finalement on est toujours le fils de quelqu’un. Jusqu’à sa disparition.
C’est l’histoire d’un deuil. Le père vient de mourir, subitement et de façon un peu suspecte. On le dit mort empoisonné, intoxiqué. Une mort violente.
Nous sommes donc dans la maison de la veuve, déjà promptement remariée. A l’oncle, bien sûr. Cela fait partie d’une certaine logique peut-être, d’épouser celui qui a toujours fait partie de la famille, celui dont on a toujours été proche. Pas pour tout le monde. Pour notre Oreste contemporain, le deuil est impossible. Il est de ces êtres hypersensibles trop blessés par la légèreté du Monde. Par son indifférence. Combien de temps peut-on pleurer un père ? Y a-t-il une durée pour la peine ? Tandis que les autres continuent à vivre, il s’enfonce et rejoint ses propres démons.
Chaque nuit, il reçoit les visites toujours plus pressantes d’une ombre qui lui ressemble comme un frère.
Qui est-il ? Existe-t-il réellement ? Chaque nuit, dans son oreille, le courage insufflé, la vengeance réalimentée, la rage grandissante. Il faut tuer ceux qui ont trahi. La détresse et la
douleur sont permanentes. Malgré l’atelier de théâtre amateur, dont il fait partie– un théâtre de papier crépon et de bouts de ficelle, pense l’entourage…Déni de justice à sa vigueur et à sa
créativité, son théâtre clandestin où les faux-semblants semblent ironiquement moins brûlants, et au coeur duquel il s’implique et s’accroche comme à une bouée de sauvetage -, malgré la tendre
amie, qu’il connait depuis toujours et dont l’amour le blesse autant qu’il lui est salutaire.
Il avance en silence. Il crible de douleur et arrache le coeur. Il devient l’irréparable. Il avance vers l’acte. Irréversible.
En cours d'écriture...